A la manif!

Publié le par untourdegrece.over-blog.com

La semaine dernière, la Grèce a commémoré la mort d'un adolescent de 15 ans, Alexandros Grigoropoulos, tué par balle par un policier le 6 décembre 2008.


Ce grave incident fût l'élément déclencheur de plusieurs jours de violence entre manifestants et policiers dans les rues Athéniennes puis dans l'ensemble des villes du pays.

Cette bavure policière arrive dans un contexte déjà tendu.  Depuis 2007, les forces de l'ordre étaient accusées de zèle, arrêtant arbitrairement les manifestants, et d'agressivité envers les étudiants qui étaient en grève.

Il ne faut pas oublier les grandes difficultés économiques et sociales qui touchaient déjà le pays : hausse du chômage, surtout chez les jeunes, scandales politiques, appauvrissement de la population, surendettement,...

 

Et aujourd'hui, que reste t'il de ces émeutes?

 

Si le monde a détourné les yeux de la Grèce pour se focaliser sur d'autres partie du monde, les problèmes ne sont pas résolus pour autant. La crise financière, le chômage, la politique interventionniste de l'Europe, la hausse du coup de la vie, les mesures de restrictions du gouvernement étouffent les grecs et font monter la colère.

Le nombre de grèves et de manifestations depuis mon arrivée est impressionnant : pas moins d'une grève par semaine (tout secteurs confondus), et un nombre de manifs qui accroit de plus en plus ( plusieurs par semaine en ce mois de décembre!).

Les grecs sont pris à la gorge!

 

La semaine dernière à été l'occasion de nouvelles violences entre manifestants et policiers. Le rendez-vous pour la manifestation était la place de Panepistimiou, devant l'université, au début d'après midi. Le matin, une manif de lycées s'était passée dans le calme.

Vers 14h, avant le début de la manifestation, des premières échauffourées entre policiers et cagoulés amènent les premiers à lacrimoger l'ensemble des manifestants ce qui lance le cortège qui ne peux attendre le gros des manifestants qui ne sont pas encore arrivé. Grosse erreur de la part des policiers qui ont mis la foulle en colére. Les slogans anti flics résonnent dans les rues : Μπατσοι Γουρουνια Δολοφονοι! (Flicaille, porcs, assassins!)!

 Arrivé devant Syndagma, la violence explose, entre lancés de Molotov et pierre. La réponse policière est immédiate et d'une extrême violence. Le cortège s'éparpille alors en petits groupes qui affrontent les policiers dans chaque coin de rues entre Syndagma et Exarchia. Sur le passage, les manifestants s'attaquent aux banques, symboles de la crise grecque.

La tension retombe vers 8h, jusqu'au rassemblement commémoratif au lieu où est mort Alexandros, à 9h, heure de sa mort. Après un moment de recueillement, la trentaine de personnes présentes se remotivent et crient leur haine contre la police. Ils n'auront pas besoin d'aller à l'affrontement, les forces anti-émeute encercle la rue où ce trouvait le groupe et les lacrymogent. L'étroitesse des rues  rend l'air irrespirable, certaines personnes s'effondrent et le groupe s'éparpille une nouvelle fois. A 10h15, les derniers manifestants subiront encore les gaz et ce jusqu'a la fin de soirée.  SDC13602

(avant de depart de la manif, place Panepistimiou, 13h30)

 

 

 

 

Le lendemain, nous avons appris l'arrestation de 42 manifestants, jugés en comparutions immédiates. Un rassemblement devant le palais de justice à tourné à l'affrontement. Plusieurs manifestants ont été blessé.

 

Cette violence peu habituelle dans les autres pays européens est devenue normale ici. Elle est même soutenue par la majorité de la population malgré les incidents de mai dernier où 3 personnes ont perdus la vie dans l'incendie d'une banque. Le souvenir de la dictature militaire est encore très présente, la lutte est maintenant tournée  contre "une nouvelle junte".

 

Une nouvelle manifestation est organisée demain, avec un appel à la vengeance...

Publié dans Actualité

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